Notre histoire

La place de la Poste et voitures anciennes garées devant le bâtiment

Le 1er janvier 2019, Marennes et Hiers-Brouage fusionnent pour former la commune nouvelle de Marennes-Hiers-Brouage dont la création est actée par un arrêté préfectoral du 27 novembre 2018. Retour sur plusieurs siècles d’Histoire.

Les origines

Le territoire de la commune actuelle est occupé dès la période néolithique par les peuples des Matignons et des Peu-Richardiens, puis par la peuplade celte des Santons environ 5 siècles avant notre ère. Ils fixent leur capitale à Pons et fondent également plusieurs villes et villages. Le bourg se situait sur une presqu’île bordée par le golfe de Broue au nord et celui de la Seudre au sud.

Lors de la romanisation, les Romains fondent Saintes, capitale des Gaules. Ils appellent la région de Marennes la « Terra Maritimensis », en référence aux marais salants et aux îles de Marennes. Ils y mettent en valeur des terres, cultivent les vignes et les céréales. En raison de sa position de relai commercial et sur la voie romaine, le village est modernisé pour permettre l’exportation de ces denrées. Un port est fondé au Lindron.

Des temps médiévaux troublés

Le site portuaire antique est abandonné au début du Moyen Âge, la future agglomération s’établissant autour de l’église actuelle. La ville est citée en 1047 dans la charte de donation du duc d’Aquitaine, Geoffroy Martel. Il cède en 1047 la paroisse du village de « Saint-Pierre-de-Sales » à l’abbaye aux dames de Saintes. Le village de Hiers était à cette époque une île d’un archipel au milieu du golfe de Saintonge.

Les défrichements, la remise en état des salines et la fondation de hameaux illustrent un nouveau développement de la ville aux XIe et XIIe siècles. Au cœur des enjeux des rois de France et d’Angleterre, la ville est le siège du vicomté des sires de Pons, tout en restant paroisse des moniales de Saintes. L’essor de ce bourg portuaire est fortement troublé par la Guerre de Cent Ans et d’épisodiques révoltes contre la gabelle.

Les Temps modernes marqués par les Guerres de Religion

L’essor urbain, issu de la renaissance du commerce maritime, permet à Marennes d’entrer dans une nouvelle période de prospérité au XVIe siècle. Le surnom de capitale des « Isles de la Saintonge », affirme sa primauté dans la région aux côtés de ville-ports comme La Rochelle ou Bordeaux.

Les Guerres de Religions (1562-1598) marquent plus encore l’histoire de la cité. Un premier temple est édifié en 1558. La majorité de la population se convertie à la religion réformée. Les protestantsde Marennes se joignent aux armées du Prince de Condé qui organise les opérations miliaires protestantes depuis La Rochelle. 

Fondée en 1555, Brouage est fortifiée dès 1569. Le port de commerce devient une place-forte, passant aux mains des protestants et des catholiques. Ces derniers s’en emparent définitivement en 1578, devenant cité du pouvoir royal et des administrations. Lorsque le cardinal de Richelieu, également gouverneur de la cité, s’apprête à assiéger La Rochelle en 1627, la place-forte devient centre des opérations militaires. Le bourg de Hiers était devenu l’arrière-cour industrieuse de Brouage.

L’église de Marennes est transformée en citadelle par les catholiques. A la fin du conflit, elle est endommagée suite aux différents assauts. Sa destruction complète est ordonnée. Seul le clocher, haut de 85 mètres, témoigne de l’importance de l’édifice initial. Au XVIIe siècle, afin de regagner la population à la foi catholique, les autorités autorisent divers ordres religieux (Jésuites, Récollets, Cordeliers) à édifier écoles et couvents dès 1628.

Suite au soulèvement de Marennes lors de la Fronde et à la révocation de l’Edit de Nantes, la ville connait une saignée démographique à cause de l’émigration. Elle est compensée par l’immigration volontaire des habitants du Poitou, de l’Anjou et de la Bretagne, tous d’obédience catholique. 

Le siège de l’Amirauté de Saintonge

La prospérité économique est retrouvée grâce à bourgeoisie locale, protestante, qui vit dans l’opulence grâce au négoce du sel, de la marine marchande et aux administrations royales. Elle est à l’origine de la transformation urbaine de la ville avec des hôtels particuliers et d’autres édifices.

La ville obtient en 1702 le siège de l’Amirauté de Saintonge au profit de Brouage, et le bureau des Fermes (impôts). Marennes perd son présidial en 1666, mais abrite en compensation l’une des cinq sénéchaussées de la Saintonge. Elle est le siège de l’une des 5 Élections de la Généralité de La Rochelle.

Lorsque survient la Révolution, Marennes est l’un des chefs-lieux de district du département de la Charente-Inférieure. L’un des premiers maires de la nouvelle commune, Jean-Jacques Bréard (dit Bréard-Duplessis) est membre du Comité de Salut Public. Brouage devient lieu de détention de plusieurs centaines de suspects dont des prêtres réfractaires qui refusaient de jurer fidélité à la République. Marennes devient sous-préfecture dès la refonte administrative du Premier Empire.

Une ville-port en plein essor au XIXe siècle 

Les années de terreur passées, la ville se redresse notamment sous l’action du sous-préfet Charles-Esprit Le Terme, nommé en 1818. Il entreprend de grands travaux d’assainissement des marais et d’urbanisme. Les communes de Hiers et Brouage fusionnent en 1825 par ordonnance royale.

La seconde moitié du XIXe siècle est une époque du triomphe de la haute gastronomie. Marennes devient le centre d’un vaste bassin ostréicole réparti sur les deux rives de l’estuaire de la Seudre ainsi que sur la partie méridionale de l’Ile d’Oléron. Les huîtres deviennent des mets indispensables sur les tables de la haute bourgeoisie et des classes sociales les plus favorisées. Cette industrie deviendra bien vite prépondérante, les anciens marais salants étant progressivement reconvertis en claires.

Marennes et Hiers-Brouage au XXe siècle

Peuplée d’environ 6 200 habitants, la ville est marquée par une forte présence militaire au tournant du XXe siècle : une caserne de douaniers, une caserne de gendarmes, et la caserne Commandant-Lucas où stationne le 3e régiment d’infanterie coloniale. La ville est meurtrie par les pertes humaines de la Première Guerre mondiale.  

En 1908, les villages ostréicoles de Bourcefranc, du Chapus, de Pimpelière, de La Sainceaudière et de Châtain obtiennent le droit de faire sécession. Ils se regroupent pour former la nouvelle commune de Bourcefranc-le-Chapus.

Marennes a cessé d’être un centre attractif à la veille de la Seconde Guerre mondiale. La ville perd son statut de sous-préfecture en 1926. La cité entre dans une profonde léthargie. La ville est occupée dès 1940. La Résistance y est organisée par le député Jean Hay. Elle est libérée en 1944 avant de devenir un quartier général des opérations militaires.

Marennes ne retrouve pas les bases d’un véritable développement économique et urbain qui ont transformé les autres villes de la région. Le mouvement de désindustrialisation de la commune commence dès la fin des années 1960. Les municipalités successives ont depuis à cœur de miser sur le développement du tourisme, de la culture et des services en plus des industries ostréicoles.

Les remparts de Brouage sont classés monuments historiques en 1886. Le Département de Charente-Maritime entreprend dès 1989 un programme de reconstruction, de restauration et d’entretien des bâtiments emblématiques de la place-forte.

Aujourd’hui, la commune est entrée en profonde mutation aussi bien de son économie urbaine que dans son cadre de vie.

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